[#4 Archive : Histoire des différents Peuples d'Argès ]

Anksun la dorée.
Ainsi se nommait la planète qui a vu l’évolution des Dihb, depuis la nuit des temps. Elle tient son nom du sable, qui en recouvrait la quasi-totalité, percé par deux grandes villes à la technologie avancée, réduites en cendre avec le reste. C’est ce climat sec qui a permit aux Dihb de se développer, et ce sans la menace de prédateurs sur leur petite planète. Ce peuple hybride a rapidement évolué, tirant d’abord parti de leurs avantages physiques pour se construire sur les bases d’une civilisation martiale. Ils gardent de ces origines un Culte voué à Talahb, un dieu au visage de métal, armé d’un sabre d’or.
Mais au fil des siècles, et avec l’éveil d’une civilisation précoce et se détachant bien vite du lot, les Dihb abandonnèrent leur goût pour le combat et le don de soi, pour se focaliser davantage sur l’or que sur le sabre. Ce ne fut plus pour les victoires, mais pour les nouveaux marchés qui leurs étaient ouverts, qu’ils célébraient leur Dieu. Et cela vint à point, puisque c’est à cette période que fut trouvée par les autres peuples les moyens d’explorer le reste du Système d’Argès. Ce fut, pour les Dihb, une découverte synonyme d’un essor formidable, et leur richesse s’accrût plus vite encore que leurs connaissances technologiques. Cette race, qui pourtant avait le profil de prédateurs compte tenu de leur apparence, de leur force, gagna en bagou, imposa son goût du troc et brigua sans tarder les places avantageuse qu’offrait l’Union. Des diplomates, au service de l’or, qui ne s’investirent dans la lutte que persuadés de gagner. Ce qu’ils firent lorsque fut déclarée la guerre par les Ethers. Guerre à laquelle ils participèrent avec une sagesse qui leur permit de ne point trop souffrir en terme de pertes. Cependant peu habitués au sacrifice des leurs, cette expérience les a confortés dans leur position de commerçants.
Lorsque fut annoncée la destruction du système d’Argès, les Dihbs n’hésitèrent pas bien longtemps, et firent usage de leur extraordinaire richesse pour s’imposer, une fois de plus. Leur peuple était parmi ceux comptant le moins d’individus, compte tenu du caractère aride d’Anksun, aussi cela permit-il de sauvegarder une part importante des leurs, ne laissant finalement que peu des leurs en arrière. Et quand bien même ils en laissèrent, les perspectives des richesses à venir suffisent à combler d’éventuels regrets ou manque. L’avantage des êtres cupides, sans doute.
Avec tous ces Soleils que nourrit l’Espace, ils sont convaincus de trouver encore beaucoup de merveilles capables de briller sur eux, chez eux, pour eux. Ca valait bien le coup de laisser huit milliards de badauds à leur sort… Non ?

Les Relahils sont, des races dominantes, la plus ancienne qu’ait connu le système d’Argès. Ils apparurent sous leur forme la plus primaire, vapeurs indéfinies, de nombreux siècles avant les autres, hantant une planète peu hospitalière baptisée Landris. Peu hospitalière est même sans doute un bon euphémisme pour décrire cette terre sombre, plus aride encore que les sables d’Anksun. En surface, nulle végétation, et ce même sous forme d’oasis. L’air, peu propice au développement de mammifères car d’une extrême pauvresse en oxygène, explique en partie cet état de fait. Le climat également, d’une brûlante froideur. Et pourtant, les Relahils, forme de vie informe, naquirent dans les galeries souterraines qui sillonnaient la planète. Animés d’une puissante conscience collective, aidés par les vestiges et les images d’une civilisation passée, qui soupirait sous terre avec eux, ils amassèrent au fil de leur évolution des connaissances telles que rapidement, et ce en dépit du profond désavantage qu’incarnait leur environnement, ils rebâtirent, améliorèrent, et innovèrent. Cet esprit collectif se disloqua avec leur évolution, et avec le concept de la civilisation apparût celui du libre arbitre. La division des capacités, couplée à leurs connaissances, les conduisit très rapidement à entamer la conquête de Nouveaux Mondes. Ils concevaient cela comme un élargissement potentiel de leur savoir, avant d’envisager l’idée de colonisation. En réhabilitant un tant soit peu la surface de leur planète, d’abord, puis en rendant visite aux planètes voisines…

Leur naïveté apparente en fit rapidement pour les autres races des êtres primaires, sans doute parce qu’il ne fut jamais dans leurs intentions de mettre en avant leurs capacités… Se complaisant dans ce rôle, les Relahils poursuivirent leur quête de savoir. Tirant profit de leur pouvoir de métamorphose, ils se dispersèrent dans toute l’Union, accumulant des données précieuses sur tout ce qui les entourait. Dès lors, Landris revêtit l’apparence d’une planète plus morte encore, et cela quand bien même son air était devenu respirable pour tous. Désertée par un peuple hanté par la curiosité. Le brassage fut tel que bien vite son sombre décor ne fut plus témoin que des réunions et des évènements propres au gouvernement Relahil.

Lorsqu’ils apprirent la destruction future d’Argès, les Relahils firent en sorte de s’embarquer en masse pour le Jaipur, et ce en dépit du peu de poids qu’ils avaient, politiquement. La plupart, d’humeur douce et docile, se firent embaucher comme employés, comme ouvriers ou domestiques. Ainsi ce peuple, d’apparence secondaire, raillé pour sa forme évanescente et pour sa bonhomie de par toute l’Union, est-il le plus représenté sur le vaisseau.
Une aubaine. Car c’est là l’occasion de décupler plus encore leurs bagages intellectuels, de léguer aux générations futures le souvenir d’une vieille galaxie, mais également de tant d’autres à venir.

On dit les Ubris plutôt récent, dans l'Histoire des Peuples d'Argès. Le fait est qu'après les Ethers, ce sont les plus jeunes.Ils ont pourtant bénéficier d'une excellente situation sur la planète du même nom, Ubris, à laquelle ils étaient totalement liés, et adaptés : de larges forêts, emplies d'arbres, apportant l'oxygène et le dioxygène dont ils avaient besoin pour se développer. Aussi, en quelques siècles, ont-ils pris d'assaut tout le système d'Argès, malgré un sens de l'humour totalement cynique.
Vivant en osmose avec la Planète, ils ont toujours été très attachés les uns aux autres, au point de développer un langage non verbal très poussé, et on se demande encore aujourd'hui s'ils ne sont pas capables de communiquer entre eux, même séparés de plusieurs kilomètres. Cependant, dans leur expansion, et prenant rapidement de hautes places dans l'Union, jusqu'à avoir plusieurs Présidents consécutivement, les Ubris en vinrent à déranger plusieurs Espèces, et notamment les Ethers, qui étaient à cette époque un peuple nomade.

La Grande Guerre qui opposa les Ethers aux autres Races fit énormément de mal à la planète Ubris, qui fut largement touchée, et qui vit nombre d'Ubris tomber pour protéger les leurs. S'ils ne faisaient pas preuve de courage, on trouvait énormément d'Ubris parmi les Diplomates et les Stratèges. Leur sens de l'observation et leur pragmatisme a toujours été une énigme pour certains peuples, notamment les Ethers, qu'il est de coutume de leur opposer, du point de vue de leurs caractères bien différents. Cependant, leur vision éclairée des choses soulignèrent l'importance de trouver une planète dédiée à ce peuple cornu, sous peine de voir tout le Système d'Argès s'entretuer.
Le Président étant, alors, un Ubris, les conseils de son Espèce tombèrent dans une oreille attentive, et il fallut alors marchander avec les Dihb, qui possédaient une planète non loin de celle de ceux qu'on allait appeler les Hommes-Plantes.

L'aridité de la planète Etherion avait plu aux Dihb, et avec étonnement, on constata qu'elle plaisait également aux Ethers. Celles-ci s'y installèrent, et c'est ainsi que les Ubris prirent pour eux la fin de la Grande Guerre, et eurent toujours à se targuer de ce grand succès : la force n'a jamais résolu aussi bien que ce que pouvait faire la diplomatie.
Lorsque la Mort des Soleils Jumeaux fut annoncées, les Ubris furent d'abord nombreux à refuser de quitter leur planète, tant ils y étaient attachés. Pourtant, étant raisonnables et réalistes, ils ne purent que se rendre à l'évidence, et monter à bord du Jaipur. Leur sang-froid et, surtout, leur système respiratoire les rendaient nécessaires à la survie des Espèces dans la vaisseau, aussi ont-ils été nombreux à recevoir leur carte d'Embarquement.

La Race des Ethers est la petite dernière parmi les autres. Du moins, juste avant les Terriens. On dit qu'elles sont les descendantes d'un peuple Nomade ayant perdu l'un de leur vaisseau dans le Système Argès. C'est ainsi que l'on explique leur venue tardive, et qu'on les ait connu durant des siècles comme étant des Nomades, voyageant de planète en planète sur quelques vaisseaux dirons-nous "empruntés"... Elles ont longtemps été craintes, car leur tempérament belliqueux et leur fougue en faisaient des barbares, pillant et prenant ce qui les intéressait dans les villes où elles passaient.

Cette fâcheuse manie à se sentir également sempiternellement agressées par tout le monde fut le déclenchement de la plus grande Guerre qu'eut connu Argès. N'ayant jamais été très nombreuses, les Ethers ont cependant causé énormément de pertes de part et d'autres des Planètes qu'elles attaquaient, si bien qu'elles devinrent un énorme problème pour l'Union. A cette époque, les Ethers n'étaient pas représentées, et il fallait prendre des décisions : on parla même de les exiler hors du Système d'Argès, mais aucune des Espèces n'avait les moyens de s'y employer. Il était pourtant primordial d'instaurer la paix, car elles étaient beaucoup trop meurtrières.

Ce fut le Président Ubris qui trouva la solution, et malgré qu'elles aient toujours été hargneuses envers cette race, ce simple geste rehaussa l'estime que les Ethers avaient d'eux. On leur offrit donc une planète à elles, certes sèche et proche de l'un des Soleils, mais elles eurent désormais de quoi s'occuper, sans avoir besoin d'aller chercher querelles chez leurs voisins. Plusieurs villes furent bâties, et l'Union consentit à leur donner des places plus importantes dans la Société.
Peu attachées cependant à Etherion, les Guerrières Ethers apprirent avec une certaine excitation la disparition prochaine du Système : après tout, elles ont dans le sang l'envie de voyager, d'aller de Galaxie en Galaxie, et leur fougue n'a jamais diminué.

Les premiers Robots apparus dans le Système d'Argès ont été amenés par le Jaipur, et ont été durant des centaines d'années d'errance, la seule distraction de l'Intelligence Artificielle du vaisseau. Ayant les connaissances nécessaires pour les réparer (en les utilisant eux-même), leur apprendre son savoir, et communiquer avec eux grâce à la Mémoire Collective, créer des Robots a été pratiquement la première chose qu'a apprit l'AI aux enfants Terriens, une fois développés.

Très vite, les Robots se sont révélés indispensables à l'expansion humaine, et seuls les Terriens gardent la maîtrise de leur construction. En plusieurs générations, ils n'ont pas réellement évolués, car la population n'avait pas besoin qu'ils le fassent... Mais des marchés de sont crées, et la revente de Robots est devenue une affaire très profitable : toutes les Espèces en voulaient, pour faciliter les tâches quotidiennes, pour construire, pour bâtir et se développer.

Aussi naquirent également des marchés parallèles, et bientôt, on utilisa principalement les Robots pour trois activités : la construction, l'aide ménagère et la prostitution. Et dans ce dernier domaine, des fortunes pouvaient être mises en jeu. D'une parce qu'il faut assez de moyens pour développer des apparences réalistes d'hommes ou de femmes, de deux, parce qu'avoir un Robot sous la main parut rapidement plus sain, même plus vertueux que de fréquenter des Prostituées (souvent Ethers, d'ailleurs).

En dépit des avis contradictoire au sein de l'Union d'Argès concernant cette dernière utilisation des Robots, il fallait avouer que cela avait largement fait diminuer les incidents (viols, attouchements etc...), ne permettait pas la prolifération de maladies, et avait même fait chuter les adultères ! C'est pour ces raisons, qu'aujourd'hui encore, aucune loi ne réglemente cette activité.

Cependant, depuis quelques années, plusieurs Robots, revendiquent leur autonomie, et souhaitent qu'on leur fasse de la place dans la Société, comme étant doué d'une Intelligence propre, capable d'être considéré comme une Race à part entière, et d'être Représentée à la Chambre. La Société peine encore à se prononcer, car dans l'esprit de tous, les Robots sont des machines... certes douées de conversation et très pratiques dans certaines situations mais... Ce sont des Robots !
L'anéantissement du Système d'Argès est alors pour eux une aubaine : bien qu'en très petit nombre par rapport aux Espèces Vivantes, ils vont avoir la possibilité de faire entendre leurs voix dans un environnement plus petit, et lorsqu'ils auront trouvé la Terre, berceau de toutes leurs espérances, ils auront enfin une vrai Place !